Je suis dans une ville. Je ne vous dis pas son nom. Vous en avez entendu parler, ne reculez pas ! Ce n’est pas une ville qui est connue pour ça : reculer. Il s’y passe quelque chose… j’en suis persuadée : ça n’existe pas, les villes où il ne se passe rien. Même quand des gens disent que la ville est un trou (lisez le beau travail de Charles Pennequin ; aucune ville n’est un trou, ou alors Paris, brièvement, quand on y creusait fort les halles et au-dessous, ou alors, si : New-York est un trou, vous voyez ? Un trou pour toujours, décidément…). J’y arrive de bonne heure, dans cette petite ville à l’Ouest de l’Europe – oui, je le reconnais, le bonheur est ma nouvelle planète, avant j’arrivais de la lune, puis de la planète Mars, maintenant j’arrive de bonheur – bien avant mon rendez-vous, mon premier rendez-vous du jour.
Je ne savais pas où c’était, cet endroit dont les nuits sont hors de prix (Qui fait escale dans ces chambres de charme? De riches Belges en goguette, sur les traces enchantées de Merlin ? Des couples aisés venus des champs, ou de rives lointaines, pour un spectacle dans le joli petit théâtre ?). La personne qui avait choisi ce restau, une personne adorable, voulait de la douceur pour moi, de la délicatesse, je crois… « c’est pour les filles », avait-elle dit en riant… Je n’ai pas ce genre de complicité de filles… Les filles qui commentent ensemble leur vie privée (de quoi?), ça me fait peur ; j’ai des principes : pas de sexisme primaire et surtout, halte au moindre phénomène compensatoire : quoi, quoi ? Quoi ! il faut régler ses problèmes, pas s’arranger avec, et puis c’est tout ! Ben, oui, c’est ce qui fait ma réputation d’intransigeance… Pourtant j’aime bien ce verbe, transiger, passer à travers ; j’aime bien l’idée de passer à travers ; de travers, non, mais à travers, certainement !
Bref, je repère l’adresse et puis je file au café sur la vieille place. Je gare ma petite merveille sous les platanes. Je mets le disque en évidence, le disque bleu. La table que j’aime, derrière les vieux piliers de pierre massive, dans l’alcôve – on se croirait au fond d’un couloir oublié, dans le château de la Bête – est prise : il y a un vieux type qui prépare son tiercé. Je m’assois avant le renfoncement. Et puis en sortant des toilettes, je cherche des yeux la femme dont les intestins ont libéré pareil remugle ; sans doute celle qui laisse des marques rouges et grasses sur la tasse de cappuccino et regarde, navrée, les pages du Télégramme. Ô débâcle de solitude au fond des cafés, un premier matin de bruine glacée – effet secondaire de l’abus d’antidépresseurs ? Pourquoi je charge votre imaginaire de cette merde-là ? Est-ce que c’est nécessaire ? Est-ce que ça pourrait avoir une vertu que je vous charge de cette solitude qui a empesté les toilettes, dont je sors, en patientant, avant mon prochain rendez-vous – je suis en avance ? Je suis face à cette kyrielle de solitudes réfugiées au fond de ce café, dans ce très vieil immeuble avec ses pierres de taille, derrière sa façade à colombages. Il y a la brochette d’hommes modestes et sans âge, juchés sur les tabourets du comptoir. Il y a ceux qui épluchent les pages d’une course hippique, quelque part, où ? Vincennes ? Deauville ? loin… ceux qui commentent le match de la veille… ceux qui rient de l’espoir de gagner au loto…
Derrière mon pilier, je reste hors-champ. La serveuse, fine, jolie, m’a saluée, mais maintenant, je suis sortie de ses pensées. Ses vêtements sobres et sa queue de cheval m’invitent à réfléchir sur la discrétion de certaines beautés, sur les forces discrètes. Il y a une autre femme, plutôt retranchée derrière le comptoir du tabac ; elle a une élégance un peu rogue, un rien démonstrative, pas remarquable pour autant, une élégance efficace, mais laborieusement apprise, oui, démonstrative ; sans cesse elle clame fort le prénom de ma discrète, je devrais le mémoriser ; non : il ne laisse aucune trace ; sa beauté, sa force sobre, me fascinent ; quelque chose en moi ne veut pas de ce rapport de pouvoir que celle du comptoir cherche à instaurer; ma discrète s’esquive, fait ce qu’elle a à faire – dresse le couvert de l’arrière-salle, sert des cafés, me sourit doucement… J’attire son attention (autrefois, pas au début, non, au début, j’avais plutôt l’identité remarquable, mais après, après, oui, j’ai été aussi une discrète peut-être, quelqu’un qu’on ne remarquait pas, surtout si je gardais le silence ; aujourd’hui je n’ai plus cette vertu, je crois… ben, ni de me taire, ni de passer inaperçue) ; je la trouve magnifique dans sa sobriété ; voilà : elle m’apporte un café, un mauvais café, mais c’est devenu de nouveau assez rare, maintenant, le bon café. Je suppute : les prix restent stables, mais la qualité baisse…
Est-ce que je dois vous raconter tout ça ? Mais c’est que je ne sais pas, quand ça commence, la conscience… peut-être ça se trame en amont ! Peut-être, ça se prépare par cette ribambelle de détails, quand l’attente se peuple de toutes ces solitudes, de ces vies à l’arrêt d’où le sens s’est perdu (ces vies tellement désincarnées qu’elles n’ont pas d’autre maladie en gésine que cette désertion de l’imagination de vivre, que cette désaffection de l’espace et du temps de vivre, et cette difficulté croissante d’assumer ce désert de sens)… peut-être, parce que j’ai remarqué cette merveilleuse discrète… peut-être, parce que j’ai rendez-vous avec cette plutôt pudique… peut-être, parce que pour moi, ce jour-là, c’est déconcertant, de ne pas partager le milieu du jour comme j’aime tant…
Alors je m’en vais. Je sors. Je fais le tour de la place. Les boutiques présentent des articles de bonne qualité à des prix raisonnables, des articles bien faits, pour des gens qui n’ont pas besoin d’exposer trop leur richesse, mais chez qui il est dans l’ordre des choses que ces choses durent, qu’elles soient choisies minutieusement et ne craignent pas que le temps passe. Je remarque une brasserie et puis je traverse une ruelle avant le tribunal, je lève la tête en traversant et je vois qu’un antiquaire a accroché son enseigne pour attirer vers le fond de la ruelle, où j’aurais envie de bifurquer, de me laisser entraîner par cette vieille enseigne de métal un peu rouillé, mais je me hâte vers mon rendez-vous.
C’est sous le signe du partage, ce restaurant… moderne, pas clinquant, la devanture. Je pousse la porte, j’entre dans une sorte de vestibule, où sur les étagères s’alignent de petits bocaux… petites fabriques alimentaires locales… j’avance vers une baie vitrée sur une sorte de cour arborée d’où fuse une lumière grise et verte. De la cuisine émerge une fille fébrile qui me dit que c’est fermé. Je rétorque qu’on m’a donné rendez-vous ici, juste maintenant. « La personne a-t-elle réservé ? », s’enquit celle qui est en retard, mais m’accueille avec grâce. « Oh, je ne penserais pas ». Elle extirpe son agenda et me montre : la liste de celles qui ont pris cette précaution. Je n’y vois pas le nom qu’il faudrait lire, pour être invitée à prendre place… parce que sinon, il n’y en a plus. Elle regarde la pluie qui tombe, elle a l’air désolé. J’essaie de la rassurer : « ne vous inquiétez pas, elle va arriver et nous allons partir, ce n’est pas grave »… et voilà ma fine qui pousse la porte en souriant et s’étonne qu’il faille aussi réserver pour deux, qu’aucune petite table ne puisse se trouver, dans un petit coin. Je lui dis que ça n’a aucune importance. « Il y a de succulentes pizzas, un peu plus loin », propose-t-elle. « Ah, non, pardon, mais je suis une sans-pizza. Il y a le régal de l’instant et puis l’après, le temps de la digestion, du métabolisme de la pizza, je n’ai pas les moyens digestifs de la pizza, c’est ainsi »… est-ce que l’ici et maintenant de la dégustation d’une pizza saurait déjà m’annoncer l’after ? Sans temps profilé et hors statistiques réactionnelles, puis-je décider une fois pour toutes de ce que je peux manger ou non ? Manger, ce n’est pas juste le temps de l’absorption, c’est aussi le temps métabolique, le voyage alimentaire avec escale à tous les étages ? Et odeur finale, voir plus haut… j’entraîne ma commensale vers la brasserie, juste avant le panneau de l’antiquaire et voilà ! Tout est parfait… je reconnais madame le juge, que j’ai vue, à la douane, il y a des années, à dix heures du matin en Bosnie, se barbouiller le menton d’une grosse tomate mûre, parce qu’elle pensait qu’on ne la laisserait pas l’emporter dans l’avion et qu’elle était trop belle, cette tomate fraîche, pour finir dans une poubelle d’aéroport… donc, je la reconnais, mais elle, non… comme quoi je peux encore passer inaperçue ! On est juste au coin du tribunal, ce doit être sa cantine, c’est bon signe…
On déjeune, ma belle pudique et moi… on se parle en confiance, mais sans verser dans la confidence pour autant, on se tient à une distance respectueuse, exploratoire ; elle me dit qu’elle trouve que j’écris bien ; venant d’elle, vorace lectrice devant l’éternel, exigeante lectrice, courageuse, ça me touche ; je prends plaisir à répondre à une de ses questions, elle commente : « ta vie est romanesque », je me sens prise en faute… j’ignore pourquoi. Je lui dis mon leit-motiv : écrire la vie en priorité, ne pas écrire à la place de vivre, écrire-vivre ! et puis elle doit repartir travailler… Alors je reviens sur mes pas… deux heures avant mon rendez-vous suivant… est-ce que j’ai du temps à perdre ? Jamais ! Le temps se prend, se dilapide, se gaspille… passe ! Passe par moi et qu’est-ce que j’en retiens, dans ma passoire ? Et vous, quand je passe mon temps à vous le raconter, ce temps de rien du tout, ce petit temps de vivre, qu’est-ce qui passe par vous ? Qu’est-ce qui se trame en vous, quand vous lisez ? Est-ce que ça vous prend en compte et vous ramène à un élan essentiel ?
Donc, je suis de nouveau dans la rue, c’était pas de la pizza, mais j’ai mangé trop de sucre, bon… comment rester dans ses chaussures, quand on passe à table ? Parce que les fonctions du vivant s’étirent dans le temps… ici-et-maintenant, ça commence quand, ça finit quand ? Donc, la pluie a cessé et je marche dans mes sublimes bottines vertes, et je me dis qu’elles ne sont pas tout à fait assez confortables, que je devrais les offrir à Julie, qui chausse à peu près pareil, mais a le pied moins dodu… ici, et maintenant ? Vous constatez bien que chaque instant est peuplé, radieux comme un flocon de neige qui se souvient de toutes ses métamorphoses aquatiques ? Il a cessé de pleuvoir, le ciel joue à novembre… je descends la ruelle… nous sommes paisibles, la ruelle et moi… quelque chose est ralenti en nous, quelque chose porte le poids dérivé du trop mangé…
Et voilà : pour entrer chez l’antiquaire, il faut traverser la cour. À gauche, sous le préau, je sens une présence, je tressaille. Quelqu’un se tient immobile. Je tourne la tête, c’est un mannequin d’homme, je ne vois pas très bien son habit. Je me tourne vers la maison. Tout le rez-de-chaussée semble l’antre de l’antiquaire… j’approche de la porte vitrée ; je pense que c’est peut-être un peu tôt, que ça doit être fermé ; j’appuie sur la poignée en bois, elle s’incline, je pousse la porte. J’entre. J’entends une sonnette à deux temps… puis des pas au plancher du premier. Je m’arrête. Je ne bouge plus. J’attends que la personne se manifeste. Je ne veux pas déambuler au milieu des objets précieux, de l’argenterie que j’aperçois, des faïences, des verres anciens, avant que le gardien du lieu ne puisse surveiller mes éventuelles découvertes. Arrive une petite personne aux cheveux relevés, un rien bouffant dans une jolie barrette à perles, en pantalon vert sapin, avec un pull jaune citron. Je lui dis que c’était ouvert, alors je me suis permis d’entrer, mais que j’ai attendu qu’elle soit là pour continuer. Peut-être que ça la touche déjà… même si elle me répond… je ne sais plus quoi… et d’ailleurs c’est bien ça, le problème… je voudrais vous raconter cet épisode, qui fut pour moi un croisement sacré et le noyau de mémoire active où je crois puiser depuis une sorte d’autorisation métaphysique… mais j’ai oublié la teneur de cette conversation. Je sais que nos fils respectifs s’y sont profilés. Que nous avons partagé notre émerveillement des objets comme indices de civilisation. Elle a dit plusieurs fois que quelque chose était fini, quelque chose du goût pour les objets anciens…
Comment en suis-je venue à lui dire que j’avais l’intention de vivre jusqu’à 125 ans ? je ne sais pas. C’est une déclaration que je ne rate jamais une occasion de faire. J’ai commencé à proclamer cette intention il y a plus de 25 ans… bientôt 30 ! je ne sais plus comment ça m’était venu. En lisant la bible, peut-être ? En regard de ma lenteur et par égard pour mon ardeur d’écrire, un jour, il m’est venu de m’accorder le bénéfice du temps à venir, de prendre en considération le temps déjà passé et d’en postuler la nécessité d’un laps beaucoup plus ample pour naître encore et aller là où je sais bien que je vais depuis toujours, étape par étape… l’air de rien… mine de plomb… j’y vais et ce n’est pas le temps qui pourrait m’arrêter… en quel an ai-je vu à la télé un poilu de 111 ans, qui avait l’air encore assez vaillant ? Je me suis dit, s’il a tenu, lui, le survivant des tranchées, avec toutes les horreurs insoutenables qu’il a traversées, avec la faim, les balles, les obus, les trous, la pluie, la boue et le scorbut, jusqu’à un âge pareil et sans perdre la tête et encore capable de se mouvoir, de parler comme on s’aventure à penser et de sourire, alors moi, 125 ans, c’est bien le moins. Mais pour elle, la petite antiquaire en pull jaune citron, qui m’avait peut-être déjà confessé ses 86 ans, je n’ai pas évoqué les tranchées et le poilu qui prenait son temps ; ça lui aurait peut-être parlé, mais non. Je suis tout de suite allée à la caution scientifique que j’avais entendue un jour à la radio : c’était la directrice du laboratoire de chronobiologie de l’hôpital Bicêtre ; elle affirmait que l’organisme humain était programmé pour vivre jusqu’à 125 ans ; il y aurait des régions du monde où cette longévité serait atteinte bien des fois (dans des villages reculés du Japon ou de la Chine, des vieilles anachroniques s’occuperaient encore des rizières, accroupies, participatives ; en Crête, aussi ? Pas dans les villes, racontait la savante. Dans les villes, non, on ne fait pas son trou si longtemps. D’ailleurs, dans les villes, même au cimetière, c’est difficile de faire son trou, vous savez bien, même quand on n’a plus le temps d’attendre…).
Parfois je lui tournais le dos, pour me pencher sur quelque chose, tout en bavardant avec elle, parfois nous nous retrouvions face à face et parlions encore, si sincèrement, si légèrement, si… « Où peut-on lire ce que vous écrivez ? » m’a demandé cette merveilleuse vieille femme, dont j’avais visité la boutique, « ça me fait du bien, votre présence, et si je pouvais continuer en vous lisant… » et ces yeux ont laissé échapper avec tant de grâce ces petites perles dont elle s’excusait en souriant : « depuis toutes ces années, ça ne m’est jamais arrivé », avec étonnement, « j’étais fatiguée, aujourd’hui, et c’est peut-être vous qui me permettez cela »… Je l’ai prise dans mes bras, j’allais partir sans rien emporter… « J’ai envie de vous embrasser », m’a-t-elle dit… je me suis penchée vers elle et j’ai senti sur mes lèvres une petite larme qui avait roulé sur sa joue… « son sel », ai-je pensé, comme c’est intime, de toucher avec ses lèvres la larme d’un autre être… et cette larme transitoire, transgressant d’un corps à l’autre, c’était comme ce sang croisé dans l’enfance, à la vie à la mort, comme si sa curiosité de me lire m’avait adoubée et comme si, après toutes les solitudes que j’avais croisées ce jour-là sous la pluie, cette larme passée d’un corps à l’autre me délivrait de ma soumission universitaire, me rappelait chez mes frères humains et me sommait de raconter pour ceux-là, le monde comme il me vient de le nommer.
De l’art de valoriser un « trou ». On a envie d’y aller !!
Merci, Simone, je m’en réjouis !
Bonjour Maryk,
j’ai accompagné (j’emploie ce mot parce que j’avais l’impression d’être à côté de toi) avec plaisir cette déambulation sensible jusqu’à la « caverne » de la petite antiquaire « antique ». Tout me plaît dans le récit de cette journée, du détail le plus scatologique à la larme partagée. On se prend à imaginer que cette vieille dame t’a transmis par cette eau versée, le précieux élixir pour atteindre 125 ans. Je t’embrasse. Annie
PS: j’aime moins les adresses au lecteur, une distanciation dont je n’ai pas besoin
Eh, Annie ! merci d’être là !
Bon… je comprends que tu le prennes comme une distanciation… je le vois plutôt comme une invitation… un trou pour l’autre ? ou peut-être aussi l’autre en moi, celui qui hésite, qui cherche à profiler sa tâche… j’ai passé ma vie à accompagner l’écriture, l’émergence de la pensée, je n’ai pas voulu jouer solo, j’ai toujours joué rugby, je crois… et ce sont de vraies questions, pour moi ! dans la mesure où il est impossible de restituer l’intégralité du flux, il y a une opération de sélection, qui se fait, plus ou moins à l’instinct, mais dans un tâtonnement éthique… peut-être parce que l’interrogation sur la pertinence du verbe, comme ci ou comme ça, reste une préoccupation foncière… Je t’embrasse aussi
Bonjour Maryk,
C’est un beau plaisir de te lire de nouveau. J’ai moins aimé les odeurs (j’avais l’impression d’y être et de sentir …) que le goût du sel et la tendresse de ce moment.
Je retiendrai « son sel », ai-je pensé, comme c’est intime, de toucher avec ses lèvres la larme d’un autre être…
Bises
Jean
Mon cher Jean !!! merci, et merci à Thomas et à toi d’avoir rendu ce blog possible. Je vous aime fort et j’embrasse toute cette belle famille.
C’est drôle, je viens de constater que cette larme qui m’a guidée de nouveau vers le blog, après l’étape Etty Hillesum, fait écho à cette phrase où s’était arrêtée mon attention, dans le dernier fragment que j’avais lu à la chapelle Saint-Marc : « Guérie, j’irai recueillir là-bas toutes les larmes » page 239